Le collège Notre-Dame fait peau neuve.
Le collège Notre-Dame fait peau neuve.
A La Bassée, en 1987, la dernière sœur de l’Education Chrétienne, Soeur Ghislaine Chombart, quitte Notre-Dame. A cette occasion, Monsieur Gérard Domarle, alors directeur, déclare : « En 1929, il a fallu oser pour commencer l’entreprise, il a fallu y croire. Depuis cette date, on imagine le dévouement, le dynamisme et la compétence que toutes les religieuses ont déployés et investis pour que Notre-Dame vive d’abord, puis grandisse et s’étende. »
Oui, Notre-Dame s'étend. A l'heure actuelle, une imposante grue domine le paysage. Un vaste chantier est en cours d'où sortira un parvis pour l'entrée des élèves situé à la gauche du bâtiment, une salle de restauration comportant trois lieux correspondant aux niveaux maternel, primaire et collège, une cuisine, une salle de sports et un bloc sanitaire. Des travaux patrimoniaux sont en cours : assainissement, mises aux normes pour les personnes à mobilité réduite.
De grands changements s'annoncent donc. Il peut être intéressant de nous tourner vers le passé et connaître l'histoire de la cantine. Pour cela, le journal Au Coeur des Weppes a rencontré Soeur Ghislaine Chombart qui a passé dix-sept ans dans l'établissement en tant que comptable.
C.d.W: Pouvez-vous évoquer la vie du réfectoire?
Soeur G. Chombart: Avant 1973, il y avait deux réfectoires: celui du bas (actuel réfectoire) pour les élèves du primaire et au-dessus, celui réservé aux élèves du collège. De grandes tables d'une douzaine d'élèves y étaient installées, une religieuse présidait chacune d'elles et le silence était de rigueur à une certaine époque! Il y avait aussi une salle-à-manger pour les maternelles qui est toujours en fonction dans le même local.
Cd.W: Pourquoi en 1973 en avoir changé l'organisation?
Soeur G.Chombart: Des transformations étaient nécessaires en raison des normes d'hygiène, de sécurité et de l'augmentation de l'effectif. De plus, la gestion de deux niveaux de restauration devenait impossible. Il fut alors décidé de moderniser la cuisine, de proposer un self-service. Le réfectoire du haut devint une salle d'études, puis des classes y seront créées. Quant au réfectoire du bas, il fut appelé Restaurant Scolaire. Ce local a gardé un certain cachet avec des peintures sur les murs représentant les provinces de France. Elles font de ce lieu, un lieu unique plein de charme désuet et pittoresque. A présent, ce lieu ne peut plus accueillir, dans un temps normal pour le déjeuner, un effectif grandissant. Il ne s'agit plus de transformation mais de construction.
La construction d'une salle de sports nous amène aussi à nous tourner vers un professeur de sports dont la carrière s'est déroulée à Notre-Dame de 1963 à 2001: Madame Payen.
CdW: Qu'était l'équipement sportif?
Madame Payen : A mes débuts, il était rudimentaire; le sport se pratiquait sous un préau qui fut ensuite fermé et chauffé. C'est là que fut installé le premier terrain de volley. Les élèves avaient pour tapis de réception des tapis-brosses! C'était, certes difficile, mais il y avait de la vie. Je me souviens de l'accueil des religieuses lorsque nous rentrions de compétitions et de leur curiosité à connaître nos résultats...
CdW: Dans les années 70, il y eut un grand tournant. Pouvez-vous l'expliquer?
Madame Payen: Oui, nous étions encore sous la direction de Soeur Vilain et il fut décidé de transformer la chapelle en salle de sports. Je me souviendrai toujours de mon premier coup de sifflet dans ce lieu; c'était bizarre, décalé! D'autre part, un grand préau fut bâti avec un rail cordes à grimper, avec des paniers de basket. La cour macadamisée fut équipée de buts de handball. Par la suite, la prairie fut transformée en terrain de foot et d'athlétisme. Voilà la vie continue et la salle de sports redeviendra chapelle par la suite, tel est le souhait de Monsieur Chyra, l'actuel directeur.
L'établissement Notre -Dame, c'est donc une longue histoire qui a débuté en 1929 avec des locaux scolaires qui se situaient uniquement à l'emplacement de l'école primaire actuel. Le" Pensionnat Notre-Dame" a évolué au cours des décennies: contrats d'association avec l'Etat, mixité ( 1969), cours complémentaires devenant collège (1973) ,direction laïque (1977), fermeture de l'internat (1982), reprise de l'école du Sacré-Coeur.
Tout cela est le prolongement de ce qu'a semé Louis Lafosse (1772-1839) qui a fondé une congrégation religieuse, celle de L'Education Chrétienne. Les religieuses puis, maintenant les laïcs, tentent de mettre en pratique l'enseignement, l'éducation et le sens de la foi qui sont étroitement liés, la pédagogie renouvelée, la collaboration, la bienveillance à l'égard de l'enfant, l'éducation pour tous.
Voilà un programme lourd de sens dans des locaux qui, eux aussi, savent évoluer.
Marie-Claude Lesaffre