Interview de  Mgr Habert  évêque de Sées — Doyenné Haubourdin Weppes

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Interview de  Mgr Habert  évêque de Sées

Quelques questions à Mgr Habert  évêque de Sées 

1) Comment et pourquoi les reliques, en général, et de Sainte Thérèse et ses parents en  particulier, sont importantes dans la foi ?    Le culte des reliques, s'il n'est pas essentiel, est néanmoins très ancien dans l'Église et très estimable.   Il est hélas arrivé qu'à certaines périodes, il devienne (par une compréhension fausse)  presque plus important que l'Eucharistie.  Cette dérive a toujours été combattue par l'Église,  à un tel point que ce culte avait presque disparu ces dernières décennies.  Aujourd'hui, il revient en force, on peut s'en réjouir, tout en souhaitant ne pas retomber  dans les mêmes dérives.   Vénérer des reliques, c'est se mettre à l'école des saints par le contact direct que permet  cette dévotion. Le plus important étant bien‐sûr de s'inspirer de la vie de ce saint et non  d'accomplir un acte magique. On peut aussi compter sur son intercession.   On le sait, lorsque les reliques de sainte Thérèse sont proposées à la vénération des fidèles,  ce sont toujours des foules impressionnantes qui se déplacent, y compris au delà du cercle des catholiques. Sainte Thérèse continue du ciel son travail sur la terre, elle l'avait promis.  Ces saints parents l'accompagnent maintenant. À travers ce culte, c'est une démarche de  confiance, d'intercession et de conversion que les personnes réalisent. 

2) Comment peuvent‐elles aider les personnes se situant à la frontière de l'Église qui sedisent chrétiens mais ne pratiquent pas et ne prient pas à y revenir ? 
    Il y a dans la vénération des reliques quelque chose de concret. On voit, on touche, on  s’approche... Le christianisme est une religion incarnée, le corps y tient toute sa place.   Les saints ont vécu dans un temps donné, une période particulière. Vénérer leur relique  nous donne de nous sentir près d'eux, alors qu'ils sont maintenant près de Dieu.   Le culte des reliques est ouvert à tous, même un non baptisé peut s'y sentir associé.  Certaines figures de saints rejoignent nos contemporains, notamment ceux qui sont passés  par le creuset des épreuves. 

3) Comment ces reliques peuvent‐elles toucher les jeunes ?     Pour les jeunes, c'est une dévotion nouvelle et donc un peu insolite.   Beaucoup de jeunes aujourd’hui sont hésitants quant au chemin qu'ils doivent suivre, ils  veulent, à juste titre, savoir à quoi Dieu les appelle. Ces sont des questions concrètes que  Louis et Zélie se sont posées dans leur jeunesse.   Le message de fidélité, de courage, de confiance que donnent Louis et Zélie peut parler à des  jeunes de notre temps.  

  4) Qu'avez vous envie de dire aux habitants du diocèse de Lille afin de les inciter à venir  vénérer ces reliques ?     Je les invite d'abord à se familiariser avec le message de Louis et Zélie. On a longtemps dit  qu'ils avaient été canonisés parce que leur fille l'avait été. On peut tenir aujourd’hui une 
autre affirmation, non contradictoire : si Thérèse a été canonisée c'est grâce à ses saints  parents. C'est à Alençon, sur les genoux de ses parents, que Thérèse a vécu la petite voie de  l'enfance.   Louis et Zélie ont beaucoup de choses à dire aux parents d'aujourd’hui. Ils ont éduqué leurs  filles, ils ont travaillé professionnellement, ils étaient engagés dans leur paroisse, dans la  société de leur temps. Leur message, moyennant une actualisation nécessaire, est vraiment  très stimulant pour nous aujourd’hui.    

Propos recueillis par Maryse Masselot